TOUT SIMPLEMENT COMMENCER

 

Frédéric-Alexandre Michaud naît le 25 novembre 1993 en Gaspésie. Inspiré par son grand frère violoniste, il s’adonne dès l’âge de 3 ans à la pratique de cet instrument. À l’âge de 12 ans, il se découvre une passion supplémentaire : celle de chef d’orchestre. Frédéric-Alexandre s’inscrit alors au programme Sports-Arts-Études de l’école Paul Hubert, établissement partenaire du Conservatoire de musique et d’art dramatique de Rimouski.

Ce partenariat profitera énormément au jeune musicien, qui étudiera au Conservatoire sous la tutelle d’Élise Lavoie du début de ses études secondaires jusqu’en 2013, année d’obtention de son DEC en musique.

Frédéric-Alexandre s’estime privilégié d’avoir pu étudier sous la tutelle de Madame Lavoie, de même que d’avoir été soutenu sans limites par son frère et ses parents, ces derniers ayant rapidement vu que sa passion de chef d’orchestre n’était pas qu’une chimère. Il se dit également choyé d’avoir pu recevoir l’enseignement de Mark Fewer, de l’Université McGill, pendant son baccalauréat en interprétation au violon: « Ces professeurs, affirme-t-il, m’ont donné l’occasion de m’adonner à une multitude de projets pendant mon parcours. Je leur en suis très reconnaissant. »

 

UNE MAIN DE FER DANS UN GANT DE VELOURS

 

À présent, Frédéric-Alexandre Michaud mène une vie passablement chargée. En plus d’étudier à la maîtrise en violon à l’Université McGill, il crée en 2014 l’Orchestre intemporel, issu du projet Point d’Arrêt et qui regroupe des étudiants en musique de son université et du Conservatoire de musique de Montréal, des musiciens de l’Orchestre symphonique de Montréal et de jeunes musiciens professionnels venant de divers milieux. À ces activités s’ajoute Shyre, groupe de musique au sein duquel il cumule les rôles de gérant, d’agent de spectacles et de violoniste. Il parle volontiers de la latitude qu’il se donne dans son rôle de violoniste : « En violon, je me permets d’interpréter des pièces de grands violonistes de manière à me les approprier et ainsi à en produire une version de mon cru. Ce désir d’authenticité est fortement ancré en moi. Lorsque je suis sur scène, je joue ma pièce, au lieu de jouer celle d’autrui. » Il parle tout aussi volontiers de certaines difficultés relatives à son rôle de chef d’orchestre de l’Orchestre intemporel : « Ce qui est difficile, c’est de diriger l’orchestre d’une main de fer tout en laissant suffisamment de jeu à la créativité des musiciens. »

 

TENIR COMPTE DES BESOINS

 

En dépit de tout cela et des difficultés propres à la vie d’artiste (nombreuses critiques, situation financière précaire, etc.), les beaux moments de sa jeune carrière musicale se multiplient. Il songe entre autres aux concerts qu’il a donnés avec Shyre dans nombre de microbrasseries devant un public d’au moins 60 personnes. Il se souvient des dizaines d’enfants massés devant lui, captivés par la musique que son groupe partageait avec le public de ces établissements.

Il se remémore également la répétition générale réalisée à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Les membres de l’Orchestre intemporel sont restés bouche bée de l’accueil que leur ont réservé les personnes hébergées, fascinées par l’immersion sensorielle totale de la répétition en direct.

Ces moments l’ont comblé de joie : « Ce qui me comble, c’est de pouvoir exprimer mon empathie au moyen de la musique, sans même avoir à prononcer un seul mot. Ce sont des moments du genre qui nous font comprendre que nous avons choisi le bon domaine. »

Persuadé du devoir des artistes de s’engager aussi bien sur le plan culturel que communautaire, le jeune chef d’orchestre a l’intention d’appliquer le principe « donner au suivant » à ses projets musicaux : « À l’instar de ces cafés qui incitent la clientèle à acheter une boisson à un itinérant, je pourrais par exemple inciter ceux et celles qui achètent un billet pour mon spectacle à s’en procurer un second pour ensuite le donner à une personne moins bien nantie qu’eux. Ce serait une manière de prendre en compte les besoins affectifs de ces gens, besoins trop souvent dans l’ombre des impératifs physiologiques que la communauté s’efforce honorablement de satisfaire. » Il en rajoute : « On pourrait également faire des prestations là où il est difficile pour les gens de se déplacer afin d’assister à un spectacle de musique, comme dans les instituts gériatriques ou les résidences pour personnes âgées et retraitées. Évidemment, nous avons besoin de fonds pour réaliser ces projets, sans quoi nous risquons de ne pas pouvoir joindre les deux bouts. »

Dans un autre ordre d’idée, Frédéric-Alexandre espère avoir bientôt accès à un local insonorisé et sécuritaire afin de pouvoir répéter avec des collaborateurs en dehors des contraintes de la maison et des salles de musique achalandées de l’Université McGill.

 

PLUS C’EST SIMPLE, PLUS C’EST ÇA!

 

S’il lui faut donner ne serait-ce qu’un conseil aux gens désireux de vivre de leur art, c’est le suivant : « L’important, c’est tout simplement de commencer. »

Simple comme bonjour, ce conseil, mais il sait à quel point il est difficile de le suivre. Il précise : « Au cours des quelques cours de gestion que j’ai suivis, on nous a montré une méthode toute simple d’organiser un projet  : lorsqu’une idée nous vient en tête, il faut tout d’abord la coucher sur papier. Ensuite, il faut la décliner en étapes. Dans le cas d’un spectacle de musique, celles-ci seraient, disons, la publicité, la répétition, la prise de contact avec d’autres musiciens, etc. Puis, si nécessaire, on divise ces étapes en sous-étapes. Par exemple, s’il faut prendre contact avec d’autres musiciens, on peut préciser que c’est avec des violonistes qu’il faut le faire, et ainsi de suite. » C’est en tombant sur un poste d’assistant à la production musicale de la salle Bourgie (Musée des beaux-arts de Montréal) affiché sur la plateforme que FrédéricAlexandre a pris connaissance de Teatricus. Depuis, il a jugé pertinent de bien remplir sa fiche Artiste.

 

LA COMPLÉMETARITÉ, CET ÉLÉMENT TANT CONVOITÉ

 

Frédéric-Alexandre n’hésite pas à affirmer que des plateformes regroupant à la fois artistes et acteurs du milieu culturel québécois sont plus que pertinentes  : « Ce sens de la complémentarité [entre artistes et acteurs culturels] est aussi rare qu’essentiel. Ces initiatives sont très importantes pour le domaine culturel québécois. Les possibilités de réseautage qui en découlent valent leur pesant d’or. Trouver des gens afin de collaborer se veut parfois très difficile, d’où l’utilité de plateformes comme Teatricus. »

 

Rédaction : Gianmarco Muia
Entrevue & crédits photos: Nidesco

 

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Visiter le profil de Frédéric Alexandre Michaud

 

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