AU DIAPASON DES TENDANCES DE L’HEURE

Aiguillé par Marie-André Thollon, le Festival Vue sur la Relève voit le jour en 1996. À l’origine nommé Créations Etc…, cet organisme chapeaute aujourd’hui trois projets, soit Festival Vue sur la Relève, Camp des arts et Projet Rousselot. Ces derniers sont certes investis d’une mission respective, mais il  n’en demeure pas moins que par l’entremise, l’organisme cherche à soutenir les jeunes désireux d’évoluer dans le monde des arts pour les motifs les plus divers. Depuis sa création, le Festival Vue sur la Relève se révèle d’un impact très marqué sur les artistes, impact qui va de pair avec l’évolution du Festival.

À l’heure actuelle, le Festival Vue sur la Relève est encore un des seuls festivals au Québec à mettre en valeur, à l’exception de l’humour, les artistes de toutes les disciplines des arts de la scène.

AU SERVICE DES ARTISTES DE LA SCÈNE

Les artistes souhaitant être intégrés à la programmation du Festival doivent déjà être en pratique professionnelle. Cette exigence signifie donc que Vue sur la Relève privilégie les artistes déjà relativement établis dans le milieu, ce qui suppose tout de même un éventail assez large d’entre eux à être admissibles. Ce peut donc être aussi bien des artistes ayant débuté l’année dernière que ceux et celles déjà forts de plusieurs années d’expérience. En ce qui concerne les artistes de la musique ou de la chanson, ils doivent avoir réalisé soit un premier microalbum (de l’anglais extended play , ou EP ) ou un premier album. Quant aux artistes évoluant en danse, en théâtre ou au sein d’autres disciplines des arts de la scène, ils doivent déjà avoir un ou plusieurs spectacles à leur actif.

Pour ceux et celles qui sont à la recherche de conseils pour faire partie du Festival, Sarah Labelle, qui en est la directrice artistique et la coordonnatrice, affirme qu’il « ne faut pas hésiter à se renseigner au sujet de la mission du Festival et des divers moyens d’intégration qu’il a mis à la disposition des artistes. Je leur conseillerais aussi de communiquer avec nous par téléphone ou par courriel afin de savoir, par exemple, si leur proposition artistique est susceptible d’être inscrite au Festival, ou si leur carrière en est à un stade trop ou pas suffisamment avancé pour en faire partie. Je leur conseillerais en outre de se familiariser avec la multitude d’outils disponibles sur diverses plateformes Web, ou encore avec les outils offerts gratuitement par nombre d’organismes culturels du Québec.

DIVERSIFIER L’OFFRE

Comme les tendances évoluent, il est impératif de bien les cerner pour en tirer le meilleur parti. C’est la raison pour laquelle Vue sur la Relève a mis la main à la pâte pour mieux les comprendre en invitant des spécialistes comme Sonia Pelletier à siéger à l’un de ses comités de sélection. Mais l’organisme ne vise pas seulement à se mettre au diapason des tendances de l’heure. En effet, non seulement a-t-il ajouté cette année un volet consacré aux arts visuels, mais il a aussi établi un partenariat avec des organismes spécialisés : « Parmi nos grandes nouveautés de cette année, il y a le partenariat établi avec Musique nomade, organisme qui encadre et soutient les artistes autochtones, au Québec surtout, mais aussi ailleurs au Canada. Ce partenariat ouvre donc de nouvelles portes à des artistes autochtones. En l’établissant, nous avons voulu démontrer notre ouverture à leurs propositions et notre disposition à les mettre en valeur, parce qu’ils font de très, très belles choses. », estime Sarah Labelle. La directrice du Festival affirme que Vue sur la Relève poursuivra dans cette veine au cours des prochaines années, à savoir établir des partenariats avec des acteurs précis. Par cette démarche, l’organisme diversifiera son offre et démontrera par le fait même sa capacité d’adaptation aux changements culturels, numériques et stratégiques survenant au Québec.

APERÇU DE LA DERNIÈRE ÉDITION DU FESTIVAL VUE SUR LA RELÈVE

Cette année, le Festival Vue sur la Relève a eu lieu du 8 au 19 mai à Montréal. L’organisme s’est trouvé principalement dans deux lieux, soit le Monument-National et Le Ministère, nouvelle salle de spectacle sur SaintLaurent et Mont-Royal. Le 8 mai, l’organisme a organisé une soiréebénéfice d’ouverture au MonumentNational. Elle a débuté par un spectaclevitrine qui a mis en valeur divers artistes de la programmation  2018, suivi, vers 21 h 30, d’un spectacle d’une heure de Klô Pelgag, artiste invité qui avait déjà participé au Festival il y a plusieurs années. Cette soiréebénéfice d’ouverture s’est voulue aussi une occasion de souligner le départ à la retraite de Marie-André Thollon, fondatrice du Festival. Le 11 mai à 18 h et à 20 h, ainsi que le 18 mai sur l’heure du dîner, l’organisme a donné pour une deuxième année consécutive des spectacles extérieurs à la Place des Festivals. Ces spectacles gratuits ont été une occasion d’aller découvrir ce qui se faisait au Festival, de même que les diverses pratiques qui y sont mises de l’avant. Et le 18 mai, il a coorganisé avec Indie Montréal une rencontre au Monument-National. Cette rencontre a accueilli des diffuseurs de notoriété publique ainsi que des diffuseurs alternatifs afin de discuter d’enjeux communs et des liens qui les unissent ou qui sont envisageables.

EN PARTENARIAT AVEC TEATRICUS

Le partenariat entre Vue sur la Relève et Teatricus dure depuis maintenant plusieurs années. Il prend notamment son sens au travers des coups de pouce offerts dans le cadre du Festival. Ces coups de pouce consistent en des partenariats avec divers acteurs du milieu culturel, à savoir des diffuseurs, des relationnistes de presse, des médias, des lieux offrant des résidences de création ou encore des studios. Bref, une multitude de partenaires offrant une aide supplémentaire au cachet des artistes. Ces acteurs octroient des avantages à un ou à plusieurs artistes de la programmation afin de les aider pour la suite de leur carrière. Le partenariat avec Teatricus donne la possibilité d’offrir un coup de pouce à l’ensemble des artistes, qui peuvent en devenir membres et ainsi y inscrire leurs coordonnées pour profiter d’une visibilité supplémentaire.

Rédaction : Gianmarco Muia
Entrevue & crédits photos: Nidesco

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